À Caracas, nous sommes en quarantaine depuis la deuxième quinzaine de mars, ce qui nous a amenés à reformuler la façon de maintenir les activités d’aide sur lesquelles nous travaillons.
À aucun moment, nous n’avons envisagé de les « fermer », car la situation était plus critique que jamais, et nous avons cherché des moyens de continuer avec elles, d’une manière différente et en tenant compte des règles pour éviter la propagation de la pandémie.
Nous pouvons dire que, jusqu’à présent, il n’y a eu aucun cas de covid19 parmi les bénéficiaires des programmes.
Comment Dieu passe par ces évènements ? Cela est « palpable » dans les attitudes de dévouement et de solidarité de ceux qui collaborent : Dans la cantine « Mère de la Compassion » on ne cuisine plus pour les enfants, évitant ainsi la réunion de groupes de personnes. Aussi, des sacs d’aliments sont distribués à chaque famille : l’aide n’est plus seulement pour l’enfant, mais pour tout le monde à la maison. Et quand une famille qui n’avait pas d’enfants s’approche de la cantine et qu’il n’y a donc pas de sac pour elle, les bénévoles de l’équipe sortent chacun un produit de son sac pour pouvoir l’aider.
Dans la Maison d’Accueil, on s’occupe des frères de la rue et ils passent par groupes de 5 pour se laver et changer de vêtements. On leur donne un verre d’avoine, l’un d’eux apporte son pain et le distribue entre les quatre autres, il ne le mange jamais seul.
Face à la situation de besoin de tant de familles du quartier qui sont au chômage, la maison d’accueil donne, le mercredi, une soupe à plus de 150 personnes.
Tout cela est possible parce que les aides solidaires se sont multipliées ; jusqu’à un mariage qui passait par la maison et a vu la queue qui attendait sa sopita … ils ont laissé les aliments qu’ils venaient d’acheter pour aider eux aussi.
Pour ceux de la prison, la personne qui cuisine pour les démunis ne pouvait pas apporter la nourriture le dimanche à cause du manque d’essence. Un policier est venu avec sa moto pour prendre le monsieur qui la prépare car ce jour-là c’était lui seul qui cuisinait et les garçons ont pu manger….
Il ne fait aucun doute que dans cette quarantaine, le Seigneur est présent à travers la compassion, l’aide et la proximité de tant de personnes qui consacrent leur temps à penser aux autres et à les servir de diverses manières.
Communauté de Caracas